Les chapiteaux du ciel sont garnis de prières
La rosée a fini d'habiller la jeunesse
Et sans tendre un seul doigt la main est embaumée
La lumière du jour parle aux rideaux des yeux
Chaque feuille est un mot brodé sur la lumière
Et qui tremble d'amour aux approches du son
Il a fallu mon sang pour colorer les roses
Pour emperler l'aurore il a fallu mes pleurs
Allez je vous bénis mes chères créatures
Promenez au printemps vos pieds nombreux sur terre
Pour défier l'azur vos yeux sont de turquoise
Et pour user le temps vos os sont de silex
Mais tous les grains d'encens dont j'ai fait mon armure
N'empêchent point mon âme et mon corps de vieillir
Et tandis que l'oiseau fait la cour à la rose
La flûte de roseau soupire dans la plaine
Ma chanson dédiée à la fonte des neiges