Si je revenais maintenant à une écriture plus gramma-
ticalement correcte comme on dit
peut-être qu'on sentirait mieux après la traversée des
maladroits accidents dans les poèmes qui précèdent
que le langage en beau français c'est plein de trous
qu'on cache dessous
d'hésitations lentes pétries dans la mièvrerie et sou-
vent la bêdse un peu grandiloquente j'en veux pour
preuve
les premiers états exposés de quelques pages de Saint-
John Perse au musée Jacquemart-André
j'aime bien quand ça peut résister ces maladresses pour
paraître
dans la surface arrangée du poème ça fait comme
des intonadons et des mots grossiers de mon père dans
la conversation familiale tous les jours
ou comme
dans le sourire d'une petite fille soudain ses fesses
retroussées comme
on pourrait dire presque tout et n'importe quoi mis
ensemble justement et pas
cette espèce de langage choisi que ça va sans risque
avec des façons
de gros fermiers ou de professeur le phrasé sûr pareils
que des commerçants installés je m'en vais
retourner au mélange de la grammaire qu'en a déjà un
coup dans l'aile
avec mon ignorance attelée à mon savoir et mon goût
de conduire des phrases
à travers n'importe quoi.