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Francois CHENG



 

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Творчість | Біографія | Критика

Opter pour le chinois aurait été une voie certes plus facile. J'en avais la maîtrise naturelle. Je connaissais bien la tradition poétique qui l'avait nourri, enrichi. Je pouvais forger un langage qui reprendrait l'héritage du passé, tout en y introduisant des éléments nés de la conscience de la modernité. C'était d'ailleurs ce que des poètes chinois hors de Chine, y compris moi-même, commençaient à faire. D'un autre côté, indéniable était le fait que je vivais en France. Rien ne pouvait plus faire que j'eusse ignoré la grande tradition occidentale, que je ne fusse environné de la musique d'une autre langue, que même en rêve, dans mon inconscient, ne vinssent se mêler à des murmures maternels des mots secrets mus par une autre sonorité. J'étais, pour tout dire, devenu quelqu'un d'autre, indéfinissable peut-être, mais autre. Il me fallait sans doute m'arracher d'un terreau trop natif, trop encombré de clichés - un terreau, répétons-le, qui ne sera nullement abandonné, qui au contraire servira toujours de substrat, d'humus -, afin d'opérer une plus périlleuse métamorphose, d'inaugurer un dialogue plus radical. Sans trop entrer dans les détails, disons simplement qu'après un temps de tergiversations, je m'étais engagé résolument dans une création poétique en langue française. Rétrospectivement, aujourd'hui, je puis affirmer que si abandonner sa langue d'origine est toujours un sacrifice, adopter avec passion une autre langue apporte des récompenses. Maintes fois, j'ai éprouvé cette ivresse de re-nommer les choses à neuf, comme au matin du monde. Ouvert à tous vents, surtout à ceux venus de ma terre d'accueil, j'ai subi influences et métamorphoses. J'ai résonné à la voix orphique et christique. Une force inconnue, grandie en moi, m'a poussé à devenir ce «pèlerin», ce «quêteur» qui tente de renouer non tant avec le passé qu'avec ce qui peut advenir. [...] Je n'eus pas de peine à me rendre compte qu'effectivement ma poésie était placée sous le vocable du dialogue, convaincu que n'est pas un hasard le fait que l'homme soit devenu un être de langage dans l'ordre de la Création, que son devoir même est de nommer, et combien plus de dialoguer, cela à tous les niveaux du Vivant, depuis les éléments jusqu'à la transcendance. Un dialogue généralisé, où la dimension tragique de notre existence est constamment prise en compte. Texte paru dans Le Dialogue, Éditions Desclée de Brouwer Presses littéraires et artistiques de Shanghai, 2002



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